• Il est déjà en route. Voilà ce que peut être notre journée en 2050. Une machine nous réveille avec une musique douce. Une autre fait travailler des muscles bien particuliers. La télé explique en musique les mouvements à accomplir. Un robot a préparé le petit déjeuner et le sert. Vite passage de l’écran de la télé à celui de l’ordinateur, tapotages sur le clavier. Souvent écran du téléphone portable avec l’image de l’interlocuteur-interlocitrice.
  • 12 heures ; machine à « pass navigo » du métro ; métro sans conducteur. Vitrines du self-service restauration, plateau et machine pour payer avec la carte bleue. Musique d’ambiance qui interdit tout échange. Dans le bus de retour chacunE est collé à son écran de téléphone ou de tablette Distributeur automatique de billets à la banque au passage. Machine pour une détente d’une demi-heure
  • Re-ordinateur, re-téléphone portable Télé du soir qui suggère fort habilement ce que vous devez acheter par correspondance et ce que vous devez penser politiquement. Fatigué vous avez plus envie d’aller au lit que de parler à la famille et un produit vous endort vite ! Et re-dodo-boulot comme on disait en 1968 !
  • Cherchez un peu le nombre de stations de métro (de stations, pas de lignes ! Multipliez par 3 car il y a des stations avec plus de 2 sorties, pour avoir le nombre d’emplois de poinçonneurs qui ont été supprimés par les machines. Vous ajoutez le nombre de bus où il y avait un contrôleur en plus du conducteur et peut-être qu’en 2050 il n’aura plus de conducteur-trice ?
  • Les emplois ainsi supprimés n’étaient pas « enrichissants » mais étaient des emplois de contact. Je ne me souviens pas qu’il y ait eu des batailles syndicales contre ces modernisations destructrices d’emplois ! Les robots auront permis en 2050 de supprimer bien d’autres emplois, pénibles, fastidieux, dangereux mais quels emplois nouveaux auront été créés ? C’est une bataille fondamentale et très politique !
  • Il est probable que deviennent dominants les échanges entre deux personnes, par portable ou tablette, que le visage de l’interlocuteur/trice soit sur la machine et que les vraies vies de groupes soient rares. La domination des machines, sans parler du rôle énorme des robots, ne doit-il pas être porteur d’un changement profond y compris dans la psychologie des individus?
  • La vie de la personne qui passera une bonne partie de ses jours devant un écran à pianoter ne devrait plus rien à voir avec celle d’une caissière, d’un paysan, d’un enseignant. Ces hommes nouveaux - femmes nouvelles n’auront-ils/elles pas des comportements radicalement différents ? La machine pourra sans doute parler, protester, crier, rire ou approuver. Mais elle ne sera pas vraiment vivante dans l’esprit de la personne utilisatrice.
  • Celle-ci n’exigera t-elle pas la même obéissance, la même docilité (le même esclavage ?) de son entourage ? N’aura t-elle pas envie, besoin, de sortir, de faire des extravagances, de rencontrer des hommes et des femmes, de rire, de chanter, de faire du sport d’équipe ? C’est une hypothèse consolante ? La bataille idéologique et politique n’est pas perdue. Encore faut-il la mener et il y a peu de politiques qui sont conscients de cette nécessité et des nouveaux esclavages à réduire !
  • Je pense que nous devrions opposer notre vision du nouveau monde, une utopie totalement révolutionnaire qui fasse la synthèse des utopies précédentes. Je vous en parlerai dans « le paradis de la société CLEF : communiste, libertaire, écologiste, féministe ! » Société qui deviendra techniquement réalisable ; mais le problème sera celui de la révolution politique à gagner