Le dimanche 11 novembre, Denis Baupin, chef de file des Verts parisiens pour les élections municipales de 2008 et la porte-parole Véronique Dubarry, entourés par une douzaine de Conseillers de Paris et une « escouade » de militants Verts, ont barré d’un voile noir le socle de la statue du général Mangin baptisé « le boucher » par ses hommes.

Ils ont déposé une gerbe en l'honneur des mutins de 1917, en révolte contre la boucherie du Chemin des Dames provoquée par les ordres stupides de généraux plus soucieux de leur image dans l’histoire que de la vie de leurs soldats. Le nombre de soldats tombés lors de cette terrible attaque varie suivant les historiens entre 147 000 et 270 000 ! Nivelle et son adjoint Mangin pratiquèrent alors la « décimation » : on met en file les soldats du régiment mutiné, on choisit un soldat au début de chaque dizaine, et les malchanceux seront fusillés pour l’exemple et éviter ainsi la contagion des idées de fraternisation avec l’ennemi. Plus de 500 « poilus » furent ainsi assassinés ! Un film a pu décrire cette horreur seulement 70 ans après ! Qui redonnera le titre du film?

Denis Baupin a pris la parole au mégaphone pour développer l’histoire des luttes pour l’objection de conscience, les positions vertes sur la guerre, la non-violence. « Il a souhaité que la mémoire parisienne ne soit plus hémiplégique en ne commémorant que les aspects militaires et guerriers des drames du passé mais en rendant également hommage à celles et ceux qui se sont opposés à la guerre et ses ravages. Il propose la création à Paris d'une Cité de la Paix, musée et lieu ressource sur la paix et les pacifistes ».

Puis Riton la Manivelle, accompagné par son orgue de barbarie et parfois le chœur des participants, a chanté 4 textes plus ou moins connus mais tous émouvants :

- la « Chanson de Craonne » de 1917, interdite pendant 40 ans !

- la « Butte Rouge » de 1923, chanson de Montéhus, sur « le « sang répandu dans le ravin », lors d’une attaque de la bataille de la Somme pendant la guerre de 14-18

- « Gloire au 17e » qui est une chanson en l'hommage au 17e de ligne qui refusa de tirer sur les viticulteurs du Midi lors des grands mouvements de révolte des viticulteurs en1907. Avec les célèbres paroles :« salut à vous braves pioupious du 17e, en tirant sur nous vous auriez assassiné la République

- « le soldat de Marsala », de 1860, sur un soldat qui, dans la Sicile envahie par le révolutionnaire Garibaldi, se trouve face à face avec un « ennemi », tire le premier, découvre sous la chemise du mort la photo de la mère du jeune homme et sera marqué pour la vie par ce meurtre. Il semblerait que la fameuse phrase du petit orphelin du monument aux morts de Gentioux en Creuse « Maudite soit la guerre » soit tirée de cette chanson.

Plus de 100 années de luttes résumées, de façon émouvante, sous une petite pluie fine ! -