Le mouvement étudiant dans le « Tiers-Monde » a des racines très anciennes dans les luttes nationales contre la colonisation. En 1968, les classes dirigeantes de ces pays acceptent les modes d’exploitation néo-coloniale, les déséquilibres des termes de l’échange, les pillages. C’est contre ce système que se révoltent les étudiants.

En Amérique latine une masse de paysans sans terre vit dans la misère ; 14% de la population vit dans des bidonvilles ; la petite bourgeoisie est paupérisée par les inflations. Les dictatures sont la règle un peu partout !

Mars-avril 68 au Venezuela : 4 morts, 200 blessés parmi les rassemblements d’ouvriers de la voirie en grève et d
’étudiants venus les soutenir

24 mai 68 au Chili : 3000 étudiants occupent l’université de Santiago

6 juin 68 au Brésil: 16 000 étudiants en grève; 21 juin : 4 morts parmi les étudiants et les ouvriers qui manifestent ensemble à Rio, à la suite de grèves. 26 juin : Un immense défilé crie « Le pouvoir au peuple »

12 juin 68 en Uruguay : heurts violents entre police et étudiants à Montevideo. L’état de siège est déclaré

14 juin 68 en Argentine : les étudiants réclament l’autonomie de leurs universités. Suivront des affrontements violents

L’Afrique noire connaît pour la première fois des luttes étudiantes.

Au Sénégal, la jonction étudiants et ouvriers a réussi à paralyser un moment la région de Dakar, à entraîner les chômeurs des bidonvilles ; mais les liens n’étaient pas assez solides et les paysans n’ont pas suivi.

En Mauritanie, contaminée par le mouvement sénégalais, l’armée a du intervenir contre les ouvrier d la Miferma, tuer 7 grévistes et en blesser 27

En Chine, à Pékin, plusieurs de centaines de milliers de personnes défilent en soutien au peuple français du Mai 68. Mais le piège de la « Révolution culturelle » est en train de se refermer sur les espoirs du pays. Cette Révolution avait été ouverte en août 1966 après des mois de révolte spontanée dans les universités, contre l’ordre établi, la bureaucratie politique et les vestiges de la féodalité. Elle touchait le parti, l’armée, les syndicats, les usines. Une bonne partie des maoïstes français, fascinés par le grand Timonier Mao Tsé Toung continuera assez longtemps, sur ses banderoles de se prosterner devant les 5 dieux : Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao. (1)

Au Japon, le mouvement Zengakruren mène des batailles rangées très violentes et très organisées contre les forces de l’ordre, avec de longues perches pour tenir à distance les policiers. Ils se battent à la fois contre des trusts très concentrés et contre l’impérialisme.

(1) pour eux, le stalinisme était « globalement positif » car Staline avait battu Hitler, combattu le Grand Satan des Etats Unis. Deux partis le Parti Communiste Révolutionnaire Marxiste Léniniste (Pcrrml) et le Parti Communiste Marxiste Léniniste de France (Pcmlf) se disputent les faveurs de Pékin et le PSU dont Michel Rocard sera encore secrétaire national jusqu’en 1974 était riche de 2 tendances maoïstes : la Gauche Révolutionnaire et la Gauche Ouvrière e t Paysanne