Vivent les conseils de quartier (CQ) !
:: Par Guy Philippon, mardi 16 décembre 2014 ::
Comme certaines pièces de théâtre, les CQ ont trois richesses : l’unité de lieu, l’unité de temps, l’unité d’action.
Unité de lieu : les CQ décentralisent (le 20e est grand, la Mairie est loin pour beaucoup). Les CQ se réunissent dans leur quartier, dans écoles situées aux quatre coins de celui-ci. Donc ils touchent beaucoup plus d’habitant/es.
Unité de temps : Le temps entre deux élections est long (5 ou 6 ans). Alors que les CQ se réunissent régulièrement entre deux élections, soit en réunion plénière, soit en commissions. Donc la politique y est plus permanente et les citoyen-nes discutent et ne se contentent pas seulement de mettre un bulletin dans une urne.
Unité d’action : Les débats y sont ceux de la vie quotidienne (logement, circulation, loisirs, etc.) et pas sur ceux de la grande politique nationale (chômage, 35 heures, guerres, économie, etc.). Les débats sont vraiment politiques en fait, mais, comme Monsieur Jourdain, les gens font de la politique sans le savoir et même sans le vouloir. Ils disent souvent leur hostilité à cette « grande politique »
Les démocraties ?: Il y en a plusieurs : la démocratie représentative( par les élections), la démocratie participative (c’est en principe celle des CQ), la démocratie délibérative et les jurys citoyens. Seule la première est légitime d’après certain/es élu/es. Les CQ sont purement consultatifs, mais, de fait, ils ont un côté délibératif et dans plusieurs cas, ils ont pu imposer aux élu/es des décisions élaborées par eux ( aménagement du square Réjane qui touche le Cours de Vincennes, trajet de la traverse de Charonne proposé par 3 CQ, exemple de collaboration entre CQ et élu parisien, Denis Baupin, référendum sur l’aménagement de la place de la Réunion). Le débat sur le bus 96 et la mise en sens unique de la rue de Ménilmontant fut vif (entre probagnoles et écologistes) comme sur le problème des biffins pour lequel le CQ de Belleville avait proposé un compromis refusé par la maire Calandra. Certains CQ ont pu élaborer de façon autonome de bons journaux de quartier. Les réunions des CQ sont ouvertes à toutes et tous, conseillers ou non, qui peuvent s’exprimer et les votes sont rares. C’est le meilleur souvenir de ma vie militante car j’ai découvert les préoccupations de celles et ceux qui ne s’expriment qu’en privé ( les militant/es ne soupçonnent pas la diversité et quelque part l’importance de ces questions de la vie réelle). J’ai pu faire connaissance avec des personnes que je n’aurais jamais rencontrées dans le militantisme et même trouver des ami/es
Donc découvrez votre CQ (si vous donnez une demande d’invité/e permanent/e vous recevrez toutes les infos).___