L’utopie et le réalisme : l’innovation et la continuité.

Le projet pour le court terme (« Vivre, produire, travailler autrement », « Décoloniser la province ») et le projet de société à construire (socialiste et autogestionnaire).

L’unification étonnante pour l’époque entre des courants quasi incompatibles, et les chances offertes par deux fenêtres historiques avec la guerre d’Algérie et mai 68 (avec dans les deux cas plus de 15 000 adhérent(e)s.

Les idées et les hommes, hommes d’état, anciens ou futurs ministres, responsables syndicaux, intellectuels et ouvriers, artistes, militants et militantes Voir la liste sans doute incomplète mais impressionnante en fin de ce texte.

L’organisation démocratique (la base a mis ses dirigeants en minorité par 3 fois, dans des congrès importants !), et néanmoins efficace.

Les expérimentations démocratiques, autogestionnaires comme à Lip mais aussi à Louviers ou avec les GAM (groupes d’action municipale, par exemple à Grenoble).

Le journal Tribune Socialiste qui paraissait chaque semaine, était vendu aux métros et parfois au porte à porte.

De remarquables outils de formation : fascicules « Psu-documentation », revue théorique Critique socialiste, Cahiers du centre d’études socialistes. Une librairie et une petite imprimerie ont longtemps occupé le rez de chaussée du siège national de la rue Borromée.

Les éditions Syros créées par le PSU qui ont publié bien des livres.

Les quelques grandes fêtes à la fois culturelles, politiques, militantes, populaires, sans aucun envahissement commercial ni publicitaire (à Meudon, dans le parc de l’Observatoire astronomique, dans le stade de Colombes avec Léo Ferré, puis à la Courneuve).

Les agences populaires de voyage : « Voir et Connaître » devenue « Découverte et Culture », à Paris, « Arvel » à Lyon, très liées au PSU, qui alliaient détente et découverte des populations, de leurs organisations progressistes.

L’organisation est simple avec trois étages :

-la section locale, avec son bureau a une forte autonomie, recueille adhésions et cotisations, ce qui facilite l’accueil et le suivi. Les débats d’orientation pour les congrès et les votes se font là. La section envois les délégués de ses tendances à l’étape « fédération » (départementale). Elle contrôle à posteriori les votes de ses délégués sur les questions non débattues au préalable dans le groupe local.

-la fédération départementale a une direction formée de représentants des sections de base, et un bureau pour la gestion des actions, des manifestations très fréquentes, des élections, etc. Elle organise des réunions de secrétaires de sections locales, de trésoriers de commissions.

-au niveau national une Direction Politique Nationale, élue par les congrès, représente suivant la règle proportionnelle les diverses tendances, se réunit plusieurs fois par an et prends les décisions entre deux congrès. Un Bureau National applique les décisions politiques, gère le quotidien, les questions matérielles ou organisationnelles et les relations avec les autres organisations politiques ou syndicales.

Une véritable formation existe à tous ces niveaux. Notre section du vingtième arrondissement de Paris a même organisé deux week-ends de formation dans l’île des Migneaux à Poissy avec des animateurs connus (d’Alternatives Economiques par exemple)et une ou deux dans l’arrondissement.

Les hommes et les femmes qui ont été membres plus ou moins longtemps :


  • Les intellectuels : Alain Badiou, Pierre Belleville, François Chatelet, Francine Comte, Alain Joxe, Victor Leduc, Alain Lipietz, Serge Mallet, Pierre Naville, Hubert Prévot, Olivier Revault d’Allonnes, Laurent Schwartz, Emmanuel Terray, Patrick Viveret, Jean-Marie Vincent
  • Les historiens : François Furet, Marc Heurgon ,Pierre Jeannin, Jacques Le Goff , Ernest Labrousse, Emmanuel Le Roy Ladurie, Jacques Le Goff, Jacques et Mona Ozouf, Michelle Perrot, Edouard Perroy, Bernard Ravenel, Denis Richet , Pierre Vidal Naquet.
  • Quelques syndicalistes parmi bien d’autres : Edmond Maire, Albert Détraz, Fredo Krumnov (dirigeants CFDT) sans oublier Charles Piaget, pour la CFDT-LIP et Claire Villiers ( CFDT-ANPE et cofondatrice de AC ! :agir ensemble contre le chômage), André Barjonet (dirigeant CGT),Robert Chéramy (dirigeant FEN), Alain Geismar (secrétaire national du SNES-Sup), Bernard Lambert ( fondateur des Paysans Travailleurs, organisation qui donnera naissance à la Confédération paysanne), Gabriel Granier fondateur du SMG (syndicat de la médecine générale), une liste importante de présidents de l’UNEF
  • Les journalistes : Claude Bourdet et Gilles Martinet (France Observateur), Victor Fay (Combat), Victor Leduc ( l’Humanité), Gilbert Mathieu (Le Monde), Bernard Langlois (télé puis Politis), Maurice Najman (Libération), Claude-Marie Vadrot (Le Canard, le JDD puis Politis) etc., Jean Tabary qui dessinait des BD dans Pilote et a réalisé 2 BD, journaux muraux pour sa section PSU du vingtième arrondissement de Paris
  • Les avocats : Henri Leclerc, Yves Dechezelles, Yves Jouffa, Pierre Stibbe.
  • Les ministres (avant leur adhésion au PSU ou après) : François Tanguy Prigent (agriculture), Edouard Depreux (intérieur et éducation nationale), Daniel Mayer (travail et sécurité social, président de la LDH), Alain Savary (éducation nationale), Charles Hernu (défense), Jack Lang (culture, etc.), Robert Chapuis (secrétaire à l’enseignement technique), Jean Legarrec (délégué à l’emploi), Huguette Bouchardeau (environnement), Marylise Lebranchu (justice), etc.
  • et trois premiers ministres : Pierre Mendés France (juin 54-février 55), Michel Rocard (mai 88-mai 91), Pierre Bérégovoy (avril 92-mai 93)
  • Les secrétaires nationaux de partis autres que le PSU : Gilles Lemaire pour les Verts, Brice Lalonde pour Génération écologie, Alain Savary et Michel Rocard pour le PS, Jean-Jacques Boislaroussie, Michel Fiant et Henri Mermé pour l’Alternative Rouge Et Verte, et même, pour une courte période, Arlette Laguiller pour LO. Bien des cadres des Verts ou du PS, connus ou non, sont passés par le PSU
  • Les précurseurs de l’écologie politique : René Dumont adhérent pendant la guerre d’Algérie et signataire de manifeste des 121, Michel Mousel secrétaire national du PSU après le départ de Michel Rocard (1974-1979), président de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, fondateur de 4D (Dossiers et Débats pour le Développement Durable) etc.