Youjours sous fotmr de dialogue

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• La situation de la décennie des années 80 est un douloureux paradoxe. Les idées que le PSU a portées longtemps seul, les thèmes qu’il a défrichés commencent à s’imposer dans le champ politique. C’est le cas des formes de lutte, de la reconnaissance comme partenaires politiques des organisations de masse et surtout de l’écologie. Or, injustement, ses effectifs baissent régulièrement vers un niveau inquiétant. Cela le conduit à défricher de nouvelles terres, celles de la recomposition avec des déçus et donc de l’Alternative.
• Auparavant le PSU avait cherché l’élargissement avec des thèmes et des forces autogestionnaires : Le CLAS (Comité de Liaison pour l’Autogestion) puis le Front autogestionnaire. La transition entre références dominantes à l’Autogestion et la référence à l’Alternative est marquée par le changement de titre du journal du PSU qui passe en 1982 de « Tribune socialiste » à « 2A : Autogestion - L’Alternative ».. En mars1978 j’avais été candidat « Ecologie Autogestion » dans la 30e circonscription du 20e arrondissement de Paris. Cette candidature se situait dans le cadre du Front Autogestionnaire soutenu par le PSU, le MAN (Mouvement pour une Alternative non Violente)et de militant-e-s écologistes, syndicaux ou associatifs. Dans l’autre circonscription de l’arrondissement la candidate était une écologiste Denise Fernandez soutenue par quelques autres écolos ; elle avait un suppléant PSU. En 1981 je serai candidat dans cette même circonscription pour « Alternative 81 ».
• Cette recherche d’une Alternative se concrétise dans la solidarité avec le peuple palestinien, avec les militants kanaks de Nouvelle Calédonie, avec le peuple sahraoui, avec le Solidarnosc polonais et aussi sur les luttes contre l’installation de missiles en Europe. En 1982 est donc créé le CODENE (Comité pour le désarmement nucléaire en Europe) par Claude Bourdet du PSU, Alain Joxe ancien adhérent et le pasteur Georges Casalis.
• Le scrutin du 16 mars 1986 montre le tâtonnement du PSU dans cette recherche de l’Alternative. Elections législatives et régionales avaient lieu le même jour. Les militants du PSU sont associés aux Verts dans quatre départements, à l’Union Démocratique Bretonne dans les quatre départements bretons, à une partie de l’extrême gauche dans une dizaine de listes, mais surtout à des militants associatifs ou inorganisés. J’ai vécu de près les négociations pour Paris, car j’étais mandaté par le bureau départemental. Deux personnalités connues Albert Jacquard et l’avocat Antoine Conte étaient têtes de liste. L’élaboration de la plate-forme fut laborieuse. Je rencontrais pour la première fois David Assouline assez médiatisé dans l’affaire Devaquet (mort du jeune Malek Oussekine) Il était alors membre de la LOR (Ligue Ouvrière Révolutionnaire) et se montrait systématiquement plus radical que la LCR. Les listes s’appelaient « Alternative 86 »…Ce grand rassemblement n’obtint que 0,5% et 0,6% ! Je te laisse deviner notre déception.
• Les résultats du PCF ne sont pas non plus très bons. C’est à ce moment qu’apparaît alors le courant des « rénovateurs communistes ». Et naît la première structure large d’un courant alternatif. C’est Arc-en-ciel. Son premier bulletin paraît en septembre 1987. Je me souviens avoir assisté à une petite réunion dans un local associatif de la rue de Ménilmontant et le débat avait été confus. Un tout autre dynamisme va naître le 12 octobre 1987 lors de l’annonce de la candidature à la présidence de la République de Pierre Juquin. Cet ancien porte-parole du PC va être soutenu par les rénovateurs communistes, le PSU, la LCR, Arc-en-ciel et des non encartés, au total 15 000 militant-e-s. Dans l’arrondissement un comité de soutien de 200 membres environ se constitue vite avec des réunions au local PSU de la rue de la Chine. La campagne est dynamique, joyeuse. Mais …Juquin n’obtient que 2,1% des voix alors qu’Antoine Waechter pour les Verts obtient 3,78%. Nouvelle grande déception amplifiée par les résultats des élections législatives de juin 1988!
• Malgré cet échec Pierre Juquin peut, en décembre 1988 (sans la LCR), transformer ses comités en un parti la Nouvelle Gauche. Les élections européennes de juin 1989 verront la liste des Verts soutenue par le PSU et la Nouvelle gauche atteindre 10,6% des suffrages, plus que le PCF. Le PSU entame son processus de fusion avec la Nouvelle Gauche.
• Le 25 novembre 1989 est officialisée la fusion entre le PSU et la Nouvelle Gauche de Pierre Juquin sous le nom d’Alternative Rouge et Verte. Son journal s’appellera « Rouge et Vert ». La dissolution « juridique » du PSU n’intervient que le 7 avril 1990 soit 30 années exactement après sa naissance. Plusieurs centaines de militants appartenant à diverses strates du PSU se retrouveront à la Mutualitéretrouveront à la Mutualité dans une fête légèrement nostalgique.

Proposition pour le livre "Mon PSU" qui va être édité au premier trimestre 2013 sous forme de dialogue avec Stépphane Sitbon

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Stéphane Sitbon : Pourquoi la lutte des Lip a-t-elle pris une telle importance pour toi, pour le Psu dans son ensemble et même pour une partie importante de l’opinion publique ?

Guy Philippon : Les mauvaises gestions d’entreprises, les licenciements massifs et, face à ces situations, les luttes des travailleurs autour desquels s’organisent des solidarités, c’est un phénomène récurrent mais la lutte des Lip représente une rupture dans les traditions ouvrières. LIP 1973 est le modèle d’une synthèse réussie entre lutte syndicale et lutte politique, entre défense d’une entreprise menacée de liquidation et projet de société autogestionnaire, entre poids de leaders reconnus et adhésion consciente de toute une collectivité , entre tradition et imagination.

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Projet pour mon livre qui devrait être publié sous forme d'interview

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