« Une véritable politique structurelle mondiale est aujourd’hui indispensable pour éviter les effets rétroactifs des différentes sorties de crise. Des investissements sont nécessaires pour assurer la sécurité alimentaire de chaque pays, réduire la dépendance énergétique, la formation d’une main d’œuvre qualifiée. L’Afrique n’est pas la moins avancée si elle sait valoriser le savoir séculaire de la relation symbiotique de ses habitants à leur environnement. La crise financière, dernier symptôme en date des déstabilisations induites par le modèle libéral de développement dérégulé, éclate au moment même où le paradigme de la croissance infinie est remis en cause par la réalité de la * finitude des ressources. Aminata Diagne et Jérômee Gleizes plaident pour une économie sociale et solidaire, respectueuse de l’environnement. Citant André Gorz, ils lancent un avertissement : La sortie du capitalisme aura donc lieu dune faon ou d’une autre, civilisée ou barbare. La question porte seulement sur la forme que cette sortie prendra et sur la cadence à laquelle elle va s'opérer. »

La crise globale dans laquelle nous sommes va totalement redessiner la vie de la planète et en particulier les rapports de forces entre la Chine et l’Inde d’une part, les Etats Unis voire l’Europe d’autre part.. A la réflexion, Aminata et Jérôme ont pensé que la crise des subprimes et des faillites aux USA n’était pas la cause initiale mais simplement une conséquence de la crise écologique

Donc, le vendredi 6 juin, c’est Aminata qui a commencé l’exposé en projetant grâce à un vidéo projecteur des photos et des graphiques qui montrent :

  • La fonte considérable des glaciers, dramatique pour les problèmes de l’eau, en particulier pour l’Inde et la Chine si les glaciers de l’Himalaya disparaissent.
  • Le lien étroit entre la courbe de l’effet de serre et celle du réchauffement climatique depuis des millénaires.
  • Les conséquences sur la géographie des terres recouvertes par les mers suivant que la température augmente de 1,5° (accroissement maintenant inéluctable) ou de 5° si des efforts considérables ne sont pas faits très vite contre le réchauffement climatique.

Jérôme a pris le relais pour expliquer les subprimes ( prêts immobiliers à des Etatsuniens pauvres qui ne pouvaient plus rembourser) et les raisons pour lesquelles le système a dérapé non seulement aux Etats Unis mais aussi en Europe, pourquoi les banques centrales ont financé les banques menacées de faillite, injectant ainsi beaucoup de liquidités responsables de l’inflation, bien autant sinon plus que l’augmentation du prix du pétrole. Lors de la crise de 1929 le banques centrales avaient laissé évoluer le krach boursier !

Les Etats Unis financent leur croissance par des dettes monumentales contractées dans le monde entier, en particulier en Chine. La Chine n’acceptera probablement pas de financer éternellement le déficit des USA et pourra imposer ses règles.

La réunion s’est terminée par une discussion passionnante sur l’Afrique. Voici la fin de l’article de nos 2 amis :

« L’Afrique n’est pas la moins avancée si elle sait valoriser le savoir séculaire de la relation symbiotique de ses habitants à leur environnement. Il faut modifier le modèle productif et agroalimentaire pour réduire la prédation des ressources de la planète mais il faut aussi modifier les rapports sociaux. Seule l’écologie politique a une réflexion sur ces points ou du moins en fait une priorité de toute réforme de politique de transformation sociale et écologique à travers une vision territoriale (respect des écosystèmes, relocalisation des productions/consommations), une nouvelle perspective de rapports économiques en substituant à la logique concurrentielle de l’économie marchande celle coopérative de l’économie sociale et solidaire, la création d’un nouveau compromis social, de monnaies locales. L’Afrique ne pourrait-elle pas renouer avec les céréales locales plutôt qu’importer du riz ou gaspiller son eau pour le produire ? Ne pourrait-elle pas généraliser le système des « tontines » plutôt qu’importer un système de micro-crédit usurier ? Ne pourrait-elle pas préserver sa tradition des solidarités familiales qu’importer le style de vie de l’occident urbain, prédateur en ressources ? »