Quel modèle de parti ou de mouvement, pour construire ?
:: Par Guy Philippon, mardi 17 février 2009 ::
Avant de faire quelques propositions iconoclastes, je pense utile de décrire le plus objectivement possible les formes d’organisation politique qui ont existé ou existent encore après des adaptations imposées par l’histoire.
Ensuite nous pourrons parler ensemble de ce qu’il peut y avoir d’intéressant à conserver éventuellement dans chacun de ces modèles, voire d’innover, bien sûr.
Je vais le faire dans plusieurs billets, sans que l’ordre de publication implique une quelconque hiérarchie. Je ne parlerai même pas des partis d’extrême droite comme le FN où le chef suprême décide de tout pour tous, ni de l’UMP
Liste des billets :
- Parti de militants « purs et durs » comme les partis trotskistes. Modèle bolchevik.
- Parti-église formant une véritable société parallèle comme le fut le parti communiste des années 1950-1960 avec le « communisme municipal » des banlieues rouges. Modèle stalinien.
- Parti réformiste, construit autour de ses éluEs des différents niveaux, peu exigeant sur le militantisme. Modèle social démocrate
- Parti-mouvement, construit sur le modèle associatif, libertaire. Modèle Vert
Premier billet
Parti de militants « purs et durs ».
Un stage préalable vérifie qu’ils ou elles sont bien en accord avec la ligne politique de l’organisation. Ils ou elles doivent bien connaître l’orientation, participer activement aux diverses activités. Face au redoutable appareil d’état, l’organisation « l’Orga » doit être fortement structurée et disciplinée, partiellement clandestine (système des pseudonymes etc….)
La formation permanente, historique et théorique des militants et de cadres est très poussée, assez remarquable.
« L’entrisme » dans les partis de gauche et les syndicats fut régulièrement pratiquée, voire théorisée avec comme but de peser sur la ligne de ces structures réformistes et/ou d’y recruter les éléments les plus radicaux.
C’est la structure des partis trotskistes comme la LCR ou LO, pour lesquels le modèle proclamé est celui du parti bolchevik qui a réussi la révolution russe d’octobre 1917. Pour préparer et réussir la révolution, le parti est conçu comme une avant-garde de la classe ouvrière, ce qui induit souvent chez les militants un complexe de supériorité.
La preuve de la qualité de la formation politique trotskiste est apportée par le poids que jouent dans toutes les tendances du PS les anciens trotskistes : Jospin, Dray, Cambadélis, le sénateur Veber, etc.…. et … aussi Mélenchon.
Le NPA affirme avoir renoncé à ce modèle mais les anciens LCR ne peuvent avoir totalement abandonné leur culture initiale ? Il reste révolutionnaire et il est intéressant de voir comment ils vont envisager la prise du pouvoir puisque le rêve bolchevik est abandonné et la voie électorale méprisée